neuf vies


On m’a dit un jour que les chats avaient neuf vies. On m’a dit aussi que les chats, avec leurs trois noms, se cachaient pour mourir. Peut-être en va-t-il de même pour la ville. En la battant des pieds, renouvelant chaque jour son rythme, on réalise qu’on meurt avec elle, sans s’en apercevoir. Notre poussière se mêle à la sienne et on n’est plus qu’un vieux cheminot malgré nos vingt ans. On se mêle à ses cordes à linges lestées de lumière. On rit, on pleure pour un rien en regardant une mère prendre son seul temps de répit de la journée, sur sa galerie, entre les matous et le ciel fatigué.