le parc des pompiers, une parenthèse


Ce parc, il ne parle pas beaucoup. C’est le genre de parc qui glisse sous vos fesses un banc trempé de rosé, vous laisse être là sans prendre de place. Le parc des pompiers, c’est un parc de solitaire qui, les dimanches après-midi, se permet d’inviter la famille dans une spirale de robes fleuries, d’accents espagnols et rieurs. Mais lui, il ne dit pas mot. Il écoute.

Le matin du 1er, j’y suis entré en débouchant par la ruelle des politiques et des enfants, cette ruelle où on revendique la démission de Harper et de Charest, où on veut le retrait des troupes canadiennes qui se trouvent en Irak et en Afghanistan. On y trouve aussi un chat roux, quelques briques empilées et, jusqu’à tout récemment, un panda en peluche en train de moisir contre un mur. Mais c’est peu dire de ce couloir qui vous bombarde de graffitis et de dessins à la craie – il reste toutefois essentiel au calme qu’on peut ressentir dans ce parc timide, les avant-midis.

Je me suis assis, à moitié endormi dans le parfum de ces fleurs que je suis incapable de nommer. Ces fleurs n’ont de mots que pour mes yeux… pour le bout de mes doigts, quand le cœur me prend de retirer ces éclaboussures de terre alourdissant les pétales si légers – la pluie de la veille avait prise des allures de pioche… pour les narines, mais c’est alors tout le corps qui en profite.

Le parc des pompiers n’est pas bavard, c’est un vieux jardinier qui vous invite à prendre un verre de lenteur avant de vous goinfrer de personnages et de grandeurs au parc des Faubourgs, de l’autre côté de la rue Ontario.